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NOYOn - PHASE DU SHEMA DIRECTEUR
INTEGRER LA PERIPHERIE DANS UNE CONTINUITE VERTE ET BLEUE

Pour replacer brièvement Noyon dans son contexte, la ville située en fond de vallée entre la montagne et le Mont St-Siméon, est composée de nombreuses infrastructures qui ont fragmenté son territoire. L’arrivée du Canal Seine-Nord Europe (CNSE) dont la position au plus près de la ville est contrainte par son socle géographique, confère à la ville une position unique sur l’ensemble du tracé du nouveau canal. Celui-ci pourrait être vu comme une rupture linéaire, mais représente surtout l’opportunité de reconquérir les espaces en marges de la ville et de réunifier le territoire. De plus, on remarque une concentration importante de franchissements sur la portion du tracé bordant la ville, pouvant faire l’objet d’une requalification et devenir des lieux d’urbanité à l’échelle du piéton.

 

Nous avons recensé 3 franchissements principaux, que nous définissons comme 3 «portes». Les deux premières sont des portes départementales avec le franchissement au nord se dirigeant vers l’autoroute A1 et Lille, et celui au sud qui se dirige vers Compiègne. La troisième porte est la porte locale, celle du milieu, qui passe près du quartier de Beau Séjour et de la nouvelle écluse. Elle donne accès vers les villages périphériques et se présente aussi comme l’entrée de ville de Noyon.

 

Le Canal Seine-Nord Europe va donc passer dans ce paysage de manière linéaire, lui-même ponctué d’écluses. Cependant, l’écluse de Noyon peut être vue comme une solution de liaison, de connexion, et de rencontre entre la ville, son paysage et sa périphérie. Elle peut devenir le point central d’un réseau filaire dans le paysage et le contexte environnant.

 

Notre réflexion porte donc sur ces 3 franchissements pour en faire des lieux attractifs en lien avec le nouveau canal. En observant le contexte paysager du noyonnais, on constate la présence d’espaces boisés au Nord et au Sud, actuellement discontinus au niveau de la ville de Noyon. On décide donc de profiter de l’implantation de ce nouveau canal pour continuer la voie écologique et de biodiversité existante, et ainsi créer une continuité. Pour répondre à cet enjeu, la création d’une trame verte et bleue permettrrait de se rattacher aux boisements existants, et de reconnecter entre eux les quartiers limitrophes, les villages périphériques et le paysage rural. Cet aménagement regroupera à la fois le CNSE et le canal du nord (vide non urbanisable) qui s’intègrera à cette trame allant du nord au sud. De manière transversale, c’est en s’appuyant sur les franchissements que l’on pourra établir des liaisons est-ouest mêlant harmonieusement piétons et véhicules moteurs. La prise en compte des porosités du paysage (certaines limites cadastrales, de parcelles agricoles ou vides urbains recensés) alimenteront ces liaisons. Le périmètre opérationnel que nous avons souhaité établir et qui regroupe le canal du nord, les abords du CNSE, les quartiers en marges, la périphérie, et les espaces de porosités, est avant tout un travail du vide. Ici, c’est le paysage qui vient fédérer ces différents éléments.

 

Nous avons réfléchis le projet en 2 phases. La première étant lorsque le Canal Seine-Nord Europe est mis en place et le Canal du nord toujours en eau. La seconde, lorsque le Canal du nord n’est plus fonctionnel.

 

La première action se concentre sur l’entre deux canaux. On décide d’agir sur la gestion des talus générés par le chantier du Canal Seine-Nord Europe, au niveau de la séquence urbaine, pour une meilleure lecture du canal dans le paysage. Dans ce modelage de terres, on spécifie déjà des espaces pour prévoir les futurs aménagements réalisés en phase 2, comme en face du quartier Beau Séjour où le terrain sera plus plane. Ces aménagements seront travaillés de manière à être accessibles, et à usage de loisir et de détente incitant àla pause. En complément de ce type d’aménagement, on prend en compte les vides urbains potentiels qui viendront rattacher les quartiers en marge avec le Canal du nord et le centre ville de Noyon. Parmi ces vides potentiels, on a recensé deux espaces d’après nous : urbanisables (la friche Fédéral-Mogul et le nord du quartier beau séjour) pour les intégrer au tissu urbain de la ville.

 

Parralèlement à ces premières interventions, une proposition de cheminement sera mis en place pour rendre praticable la totalité de l’entre deux canaux ou ses abords, dès les phase 1. Quand à l’entre deux canaux nord et sud, nous prévoyons plutôt une végétalisation plus spontanée dédiée à l’enrichissement de la biodiversité, à la gestion plus légère. Enfin, lors de cette première phase, un lieu de stockage des déblais issus du CNSE (au nord de la voie romaine) sera prévue pour anticiper le futur remblaiement du canal du nord.

 

Remblayer le canal du nord en phase 2 permettra de créer une réelle continuité entre les boisements existants au Nord et au Sud en estompant l’ancienne limite instaurée par ce canal.

Au niveau de la ville de Noyon, l’applanissement du terrain géré en première phase est plutôt dédié à des lieux d’urbanités, mêlés à des zones humides accessibles, et favorables à la biodiversité. Les eaux de ruissellement issues de la ville et traitées en amont pourront alors alimenter ces milieux.

 

L’attention portée sur l’entre deux canaux est donc une intervention progressive où les boisements existants sont repris pour pénétrer vers la séquence urbaine et doucement s’estomper aux abords de la ville et laisser place à des espaces plus ouverts à usage urbain. A l’inverse, la végétation spontanée sera de plus en plus présente au fur et à mesure de quitter la séquence urbaine de l’entre deux canaux, pour se raccrocher aux milieux naturels existants. Ces intentions de projets s’étendent de manière transversales, en se basant sur les

cheminements existants de part et d’autre pour relier à terme la zone d’activités (futur pôle loisir) et les villes périphériques à la ville de Noyon. Enfin, les 3 franchissements viennent ponctués cette coulée verte et bleue et seront des lieux à usages multiples à l’échelle du piéton, déclinables selon la situation du franchissement, l’écluse étant celui dont l’impact sur la ville est le plus fort.

 

Les trois franchissements n’auront alors plus la simple fonction de passage, mais deviendront des points d’arrêts innévitables, pour profiter à la fois du Canal Seine Nord Europe, de son écluse, de l’attractivité de Noyon et de la richesse de son paysage.

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